Et si le rapport Garcia, venait à démontrer une « corruption » dans l’attribution de la Coupe 2022 au Qatar ? On peut imaginer que même le président Blatter ne pourrait arrêter le tsunami que cela déclencherait. Autre problème la coupe 2018 en Russie, elle pourrait être remise en question prochainement.
Le rapport Garcia devra être public
La tentation est forte aujourd’hui de ne pas publier le rapport qui pourrait, soit innocenter le Qatar soit démontrer « une corruption » de certains juges qui ont voté pour le Qatar. Sans doute cela serait la pire des solutions pour toutes les parties. Ce qui semble ennuyeux c’est la lenteur avec laquelle travaille le rapporteur, l’ancien procureur new-yorkais Michael Garcia. Il est à la tête de la commission d’éthique et conduit une enquête sur les circonstances ayant conduit au double choix, Russie 2018 et Qatar 2022. Plus vite il donnera son rapport mieux cela vaudra pour tous car le sentiment de corruption grandit jour après jour et touche non seulement le Qatar mais aussi la FIFA.
Quant à la Russie, si les événements liés à l’Ukraine venaient à perdurer très rapidement des voix vont demander là aussi la réattribution à un autre pays qui aurait déjà les stades et les infrastructures nécessaires.
L’affaire du Qatar se double de l’inacceptable condition des travailleurs migrants.
Le Qatar a beau nier le décès de migrants qui travaillent sur son sol personne ne le croit. Il joue sur les mots, conseillé en cela par des experts qui le conduisent dans une impasse. L’essentiel du travail actuel des expatriés porte sur les infrastructures qui doivent en principe servir à la coupe 2022. La construction des stades est pour l’instant surtout une affaire d’ingénieurs qui calculent et quelques préparations sur le terrain. C’est pour cela que le Comité chargé de la coupe du monde 2022, déclare avec un certain cynisme, il n’y a pas de morts liés à la coupe. Les propositions d’évolutions des conditions de travail faites récemment ne touchent pas l’immense masse des travailleurs qui continue à vivre dans des conditions plus que précaires et sous le régime du Kafala qui les prive de toute liberté. Même si comme le dit le journal belges « La Libre.be », la Fifa a reconnu vendredi « une part de responsabilité » dans le sort des travailleurs immigrés qui travaillent sur le gigantesque chantier de la Coupe du monde 2022 au Qatar tout en insistant sur le fait qu’elle n’avait pas le pouvoir de régler la situation.
Or c’est bien là que le bât blesse, la FIFA ne fera pas grand-chose à part discuter. Mais finalement, si le rapport Garcia, venait à démontrer une « corruption » dans l’attribution de la Coupe 2022 au Qatar, on peut imaginer que même le président Blatter ne pourrait arrêter le tsunami que cela déclencherait. La coupe attribuée à un autre pays qui s’intéresserait au sort des exploités du Qatar ? Les syndicats certainement mais la FIFA elle s’en laverait les mains.
Décidément l’attribution en 2010 des coupes 2018 et 2022 n’a peut-être pas fini de nous étonner. L’’ambiance du Comité Exécutif du 20 et 21 mars 2014 en disait long, la FIFA pourrait dans les mois à venir perdre pied face à une situation internationale qui viendrait peser sur le choix de la Russie et du Qatar.