La langue française est d’une richesse incroyable. La plupart des élites qataries la pratiquent, mais la grande majorité de la population l’ignore. Une filière luxe qatarie conduite par un français, personne n’est surpris, mais pourquoi faire ? Allons plus loin, est ce que le Qatar est un luxe ? A quoi sert-il ?
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Reste-t-il encore un espoir qu’enfin la filière luxe du Qatar naisse un jour ?
Lorsque Scheikha Moza en 2008 demanda au français Gregory Couillard de lui créer une filière luxe, au moins aussi bien que celle de Dubaï, celui-ci se mit à rêver, « avec les moyens du Qatar se dit il on peut tout faire ». Il se mit à bâtir une équipe que beaucoup lui envient.
Caroline Guillon, Thomas Pecenka, Michael Capel, David Chaumont, Jean Lebras, Vincent Ragot, que du lourd comme on dit aujourd’hui.
Six ans plus tard on ne voit toujours rien de sérieux à l’horizon. Evidemment il y a Le Tanneur, mais depuis que M. Couillard a pris la présidence les résultats, ne sont pas au rendez-vous ? On note même que la fabrication pour maisons de luxe subi une variation annuelle de moins 12,8 %, n’est-ce pas là que le Qatar devait faire des prouesses. Voilà « un certain temps » qu’une collection devait sortir, qu’un magasin devait ouvrir à Paris, à New York et tutti quanti… Et que dire de ce plan media « massif » qui devait bouleverser la planète luxe. Ne pas être au rendez-vous devient une habitude qatarie et M. Couillard perd la célèbre « furia francese ». Un rendez-vous manqué qui s’ajoute à d’autres et qui fait douter du Qatar.
Alors que ses voisins, Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Bahreïn s’interrogent sur l’existence du Qatar.
Alors que le syndicalisme international dénonce le manque d’actions pour sauvegarder l’intégrité physique et morale des travailleurs expatriés qui bâtissent un temple « au dieu sport » pour accueillir la planète foot…
Si les seules ambitions du Qatar sont de copier la filière « Dubaï Fashion ou de ravir le leadership politique et religieux à l’Arabie saoudite, au lieu de créer le lien entre le Golfe et le reste du monde, au lieu de faire exploser le kafala, esclavage moderne qui broie l’être humain, au lieu d’initier un « Printemps Qatari » modèle de démocratie.
Si le Qatar n’est qu’une pâle copie de ses voisins qu’il se méfie de la réponse qui pourrait être apportée à la question, le Qatar est un luxe en mars 2014 ?