The Guardian une fois de plus monte à la charge contre les « délires » des sponsors qataris avec leur personnel domestique.
Impossible de quitter un employeur s’il ne le souhaite pas
C’est bien là le sens de l’article que The Guardian consacre aux travailleurs domestiques philippins et notamment les femmes. Utilisant ses sources et celle du pré-rapport de François Crépeau, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et des migrants, le journal continue de descendre en flèche un pays qui pratique sans vergogne selon lui un esclavagisme moderne. Dès leur arrivée sur le sol du Qatar les téléphones portables sont pris par leurs employeurs et le calvaire commence. Multipliant les exemples le journal démontre l’enfer journalier que vivent ces jeunes femmes. Au mieux elles n’ont pas de jour de repos au pire elles peuvent se faire violer et finir en prison, c’est un véritable délire comportemental. Le piège refermé sur eux ces domestiques sont désemparés devant l’impossibilité d’agir et vont quelque fois jusqu’aux actes de désespoir.
Travail forcé et manque de législation
Il y a 60 ans l’esclavage sévissait encore dans les pays du Golfe en particulier en Arabie saoudite et au Qatar. Les mentalités évoluent lentement et le manque de respect du personnel domestique est commun. Certes on ne peut généraliser mais c’est une large majorité de ces personnels qui est maltraité. Ce n’est pas propre à une nationalité, demain lorsqu’il y aura remplacement des philippines par d’autres le problème se posera de la même manière. Le kafala demeure, interdisant la libre circulation des personnels et la justice qatarie est trop souvent encore le fait du prince. François Crépeau le rapporteur spécial de l’ONU à découvert des gens en prison dont la famille n’avait plus aucune trace. Elles peuvent demeurer des années sans donner de nouvelles. Les ambassades suivent ces migrants dans la mesure où ceux-ci sont inscrits dans leurs registres.
Un droit concernant les personnels domestiques est en cours d’écriture dans le Golfe mais on ne parle pas de la suppression du kafaka sponsorship. Comme me disait un de mes interlocuteurs de passage chez moi et qui revenait du Qatar « ils n’ont pas accepté pour certains la fin de l’esclavage ».