La guerre sans merci contre les Frères Musulmans par l’armée qui dirige l’Egypte engendre deux réponses, une violence qui devrait grandir et la création des Frères Egyptiens. Isolés, provisoirement les Frères Musulmans doivent avant tout survivre.
L’élimination des Frères Musulmans est en marche
Le général Abdel-Fattah El-Sisi « patron » de l’Egypte a déclaré l’élimination des Frères Musulmans pour qu’ils ne puissent plus représenter un danger pour ses ambitions et pour le virage qu’il s’apprête à faire prendre à son pays. Sachant que les USA ne bougeront pas pour soutenir leurs anciens alliés les Frères Musulmans, il a donné ordre à ses forces d’employer tous les moyens pour diminuer l’influence de ceux qui ont été les porte parole de près de 15 millions d’égyptiens. Après avoir décapité la tête de la Fraternité il s’attaque aux corps intermédiaires qui d’après lui « gangrènent » l’Egypte. Se servant des leçons de l’histoire il a décidé d’éliminer de toute responsabilité chaque « frères » ou supposé tel. Ce qui se passe en Egypte sous les yeux de la communauté internationale n’a rien à envier à des pages sombres des années noires du continent européen. Mais cette fois-ci aucune coalition ne viendra sauver les millions d’égyptiens qui avaient cru pouvoir avancer leurs idées et qui pendant quelques mois avaient été majoritaires dans leurs pays. Les dirigeants de la Fraternité politique, religieuse et associative ont choisit de se transformer pour survivre. Pendant quelques temps encore on entendra parler des Frères Musulmans mais à terme ceux qui porteront les espoirs de plusieurs millions d’égyptiens se retrouveront dans une nouvelle organisation les Frères Egyptiens.
Pour revenir il faut survivre
L’annonce de l’élection de Mohamed Abdulwahab à la tête des Frères Egyptiens qui remplace Liberté et Justice l’organisation politique de la Fraternité est la première partie de la réponse aux attaques d’Abdel-Fattah El-Sisi. Abdulwahab sera assisté par un coordonnateur général Amr Amara qui déclarait chercher une solution à la révolte de la rue. D’autocritiques à prises de distances Amara souhaite rapidement montrer une nouvelle image avec les Frères Egyptiens allant jusqu’à dire « nous ne présenteront aucun candidat aux présidentielles. » La bataille de la survie vient de rentrer dans phase active. Mais même cette nouvelle organisation, les Frères Egyptiens, risque d’être en difficulté à son tour et pour faire comprendre au pouvoir que la Fraternité n’a rien perdu de sa vivacité la deuxième partie de la réponse sera une montée inexorable de la violence. Le récent attentat à la voiture piégé dénoncé par les Frères Musulmans et demain par les Frères Egyptiens va sans doute se reproduire en réponse à chaque élimination d’une partie de la Fraternité.
La « méthode El Sisi » ne peut que justifier aux yeux des plus extrémistes une « réponse du même niveau ». Cette partie de la Fraternité aujourd’hui pourra recruter notamment dans la jeunesse autant de militants qu’elle le souhaite sans faire beaucoup d’efforts.
La répartition des rôles est en place, les Frères Egyptiens dénonceront haut et fort toutes violences d’où quelles viennent car il est vital pour eux de garder en vie « un maximum » de leurs militants et poursuivre sur le terrain leur action sociale religieuse et de recrutement. Les « extrémistes » branche dure de la Fraternité ayant obtenus le label de terroristes vont l’appliquer. Sachant qu’aucune réponse politique n’existe aujourd’hui ils vont faire parler les armes. Dans l’attente que les Frères Egyptiens à terme redeviennent une force politique qui pèse dans le pays. Une nouvelle page d’histoire s’écrit en Egypte dans le sang des ses « fils » militaires et frères. Chacun voulant peser sur cet immense pays qui fut le lien entre l’occident et l’orient et qui se meure sous les yeux de tous.