Un acte positif par le Qatar est balayé immédiatement par des tas d’articles qui prouvent que le Qatar s’enfonce jour après jour. Une justice qui n’est pas à la hauteur, des politiciens qui ferment les yeux et les oreilles devant la souffrance. Les autorités Qataris auraient tort de croire que ce n’est qu’un sale moment à passer. Certes individuellement ils continuent à s’enrichir mais l’état du Qatar risque d’être emporté par l’énorme vague qui se constitue.
Chaque rapport sur le Qatar montre la dégradation structurelle du Qatar
J’indiquais à un de mes interlocuteurs que j’essayais d’être positif sur le Qatar, mais il ne se passe pas un jour ou une semaine sans un événement qui balaye l’acte positif que l’on essaie de trouver espérant ainsi que tout n’est pas en « décomposition ». Je signalais donc l’arrivée de 14 inspecteurs du travail en plus s’ajoutant aux 150 existants. Ainsi que l’embauche de traducteurs pour faciliter la compréhension des salariés expatriés en difficultés. Et voila que Mediapart donne la parole à Amnesty International qui raconte l’histoire d’un de ces expatriés, sans salaires pendants de nombreux mois, sans possibilité de changer d’employeur, sans pouvoir quitter le territoire, exploité à la limite de la dignité humaine. Et voila qu’en quelques minutes l’action positive disparait pour laisser place à une colère contre ses personnes qui exploitent des êtres humains sans vergogne.
Le Qatar aurait tort de croire que ce n’est qu’un sale moment à passer
Nous alertons depuis des mois les autorités qataris de la perception d’une dégradation de l’image du Qatar. Ce n’est pas seulement l’article du « The Guardian » qui a provoqué cette descente aux enfers. Ce sont des dizaines d’événements qui mis bouts à bouts transforment ces vagues de colère en un tsunami qui emportera le Qatar. J’invite l’émir à lire l’article de Nabil Ennasri dans le nouvel obs plus…
C’est la lâcheté des politiques de tous bords qui fera sombrer le Qatar. L’acceptation de l’inadmissible dont on a connaissance qui vous conduit inexorablement à couvrir l’événement suivant. Rien ne justifie de considérer des êtres humains à ce niveau. Le rapport d’Amnesty International mettra en valeur pendant des semaines et des mois des événements que chacun expliquera et étalera dans la presse sous toutes ses formes. Puis viendra celui de l’ONU et à nouveau Amnesty International sur le personnel domestique….
Les autorités qataries, l’émir en tête se trompent lourdement lorsqu’ils pensent s’en sortir avec un rapport d’un cabinet d’avocat international. C’est ne pas prendre la dimension du problème, c’est faire une faute politique lourde. L’histoire montre que cette faute se paye chèrement pour le pays et son dirigeant. Nulle n’est à l’abri d’une dégradation de son image. Le clan Al Thani tout entier ferait bien d’y réfléchir avant de perdre le pouvoir. Les signes actuels de reformes sont trop petits devant l’immense problème du Qatar. La coupe du monde 2022 ne fait que mettre sous les feux des projecteurs ce qui existait déjà, mais vouloir jouer aux vedettes vous expose à la règle des trois L. L’émir dans quelques temps, après avoir été loué, lâché, bénéficiera comme tous les dirigeants qui ne s’affirment pas d’un lynchage médiatique…