Comme il est facile de parler d’un épisode d’un pays après coup et pourtant il y a toujours le danger si on y prend pas garde de sortir de l’observation pour rentrer dans la réécriture de cette histoire. Nous allons essayer de comprendre quel fut le rôle du Qatar dans l’intervention de la France en Lybie. Voici le premier épisode.
La reconnaissance du Conseil national de transition de la Lybie par la France
En mars 2011 le journal Le Monde écrivait, – La France devient, le 10 mars, le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition comme le seul représentant légitime du peuple libyen. « On était content. La reconnaissance a eu lieu lorsque nous étions sur place », affirme M. Dufriche. Il ajoute, avec le sourire : « On peut quand même se l’attribuer ! »-
M. Dufriche est un médecin arabophone et particulièrement respecté par ses interlocuteurs libyens, si le 19 février 2011 il est contraint de quitter Tripoli il revient dans la région accompagné par une délégation de « 22 personnes de la sécurité civile et une dizaine de diplomates chargés d’entrer rapidement en contact avec les nouveaux dirigeants de Benghazi. Le chef de mission est Jean-Marie Safa, un parfait arabisant originaire du Liban ».
Tous parlent d’une seule tribu : La Lybie
C’est le journal La Croix du 29 mars 2011 qui nous donne la suite des événements « Le jeune diplomate français Jean-Marie Safa, dépêché par le Quai d’Orsay à Bengazhi, la ville siège de la rébellion libyenne, dans le cadre d’une mission humanitaire sur place du 27 février au 14 mars 2011, ne cachait pas son enthousiasme à son retour.
« Personne n’a tenu le discours de la partition du pays ou de la guerre civile. Tous parlent d’une seule tribu : la Libye, une Libye qu’ils rêvent démocratique avec un État civil, ce qui veut dire un État qui n’est pas théocratique. »
Le conseil et son organe exécutif dirigé par Mahmoud Jibril donnent des assurances pour futur. Il veut rassurer l’opinion internationale et multiplient les déclarations en ce sens écrit Marie Verdier l’auteur de cet article.
En matière économique la clé de la réussite de ce futur, Ali Tarhoni, en charge des questions économiques, financières et pétrolières déclarait « La production pétrolière aux mains des rebelles devrait être confiée à la compagnie pétrolière du Qatar pour être commercialisée ».
Au niveau politique le CNT et son gouvernement se sont ainsi prononcés en faveur d’une nouvelle constitution que le peuple libyen devrait approuver par référendum.
Tout avait l’air de bien se présenter, mais pourtant des complications vont surgir. Il n’y a pas une tribu mais des tribus, la France et le Qatar n’auront pas le retour espéré, et la Lybie est rentrée dans une non gouvernance indescriptible, mais ceci sera décrit dans les prochains épisodes.