L’émir Tamim fait le tour des pays du Golfe pour consolider des relations complexes. A Doha on déménage la statue « Coup de tête » pour la mettre à sa place. La communication du gouvernement sur des modifications concernant les garderies laisse à désirer. La vie se déroule normalement s’il n’y avait l’affaire des 4 français. Concernant les conditions de travail des expatriés nous avons fait les propositions nécessaires.
Le Qatar a besoin de retrouver un peu de normalité
Il doit pour cela régler les problèmes qui donnent de lui une image désastreuse. Nous comprenons que cela n’est pas facile et que tout ne se fera pas en un jour mais il faut montrer la voie.
Après le Koweït, hier l’émir Tamim était en visite officielle à Bahreïn et ensuite à Oman. L’objectif est clairement de rétablir des relations plus cordiales en tout cas de retrouver une certaine « normalité ». Au contraire de ce qui se passe avec les Emirats Arabes Unis (EAU) qui par deux fois montrent leur différence avec le Qatar en quelques jours. En Egypte en premier lieu où les EAU viennent avec l’Arabie de remplacer au niveau politique et financier le Qatar. En deuxième lieu l’annonce par les EAU d’une commande de Boeing 777X au moment où Akbar Al Baker le boss de Qatar Airways indique finalement qu’il n’est pas intéressé par ce modèle de Boeing. Tout cela n’est pas anodin, c’est la bataille du leadership dans le Golfe. Le Qatar a trop souvent fait cavalier seul dans le passé en voulant tout attirer à Doha souvent au détriment des autres Emirats.
Tout à fait autre chose est l’affaire de la statue « Coup de tête ». Nous avions écrit il y a quelques jours « Il y avait l’Art, un espoir de réconciliation pour toutes les cultures, la récente arrivée sur la corniche à Doha de la statue de Zidane donnant un coup de tête à Materazzi signifiant pour la France un double échec, celui du comportement sportif et de la perte de la coupe du monde est un véritable « bras d’honneur à la France ».
Là encore le déménagement de la statue de la Corniche au Musée d’Art moderne et contemporain du Qatar car jugée trop éloignée de l’histoire du pays. Elle serait également contraire aux principes de l’Islam qui interdisent les représentations d’êtres vivants. Tout ceci aurait pu être réfléchi avant la polémique locale et internationale.
Quant à l’affaire des garderies pour les enfants de moins de 4 ans elle éclaire le manque de démocratie.
Doha News, nous apprend qu’une loi modifiant la gestion des garderies enfantines a été adoptée par le Conseil des ministres la semaine dernière. Elle modifie les décisions prises dans la précipitation de l’accident du Villaggio Mall où 19 personnes avaient trouvé la mort.
Le problème récurant qui se pose est le manque de concertation avec les professionnels avant la rédaction de la loi, le manque de débats puisque les élections législatives n’ont pas eu lieu et enfin le manque de communication du ministère. Il faut que les médias locaux poussent à la communication ou ouvrent les articles aux commentaires pour que le gouvernement ou le ministre concerné daigne donner des informations et encore au compte goutte. Tout cela ne peut être la norme d’un pays qui se dit vouloir travailler sérieusement.
Et enfin notre site reste très attentif à la solution « proche » du règlement de l’affaire des 4 français qui n’est pas un problème de taille de caillou comme l’a dit maladroitement le premier personnage de l’ambassade de France au Qatar. Mais un dysfonctionnement grave des principaux dirigeants de l’ambassade, l’ambassadeur, le premier conseiller et la consule qui ridiculisent la France par une mauvaise gestion de la visite du président Hollande fin juin et par l’incapacité affligeante à permettre à nos 4 concitoyens de rentrer sans les humilier dans notre pays.
Cette affaire a déjà trop duré et dans l’intérêt de tous, Qatar comme la France il est urgent qu’elle soit réglée.