Jean-Pierre Marongiu (JPM) est bloqué au Qatar depuis 735 jours. Incarcéré au centre de détention de Doha depuis 27 jours. En grève de la faim depuis quatre jours. Il s’adresse à vous tous. De notre correspondant au Qatar Bernard-Louis Laporan.
Mon maitre m’a dépossédé et envoyé en prison
« Bonjour, Je suis Jean-Pierre Marongiu, un citoyen français emprisonné au Qatar pour avoir été trop « efficace » et j’en suis a mon quatrième jour de grève de la faim. Je prends un café le matin pour faire fonctionner les fluides cérébraux mais c’est la seule substance que j’absorbe ».
« La loi scélérate du sponsorship au Qatar a permis à mon « maitre » de me déposséder de ma société et des profits ayant été générés par celle-ci. Je tiens à préciser que je n’ai jamais émis de chèques sans provision et que si les chèques qui ont été rejetés par la banque sont la raison de mon incarcération, c’est parce que mon sponsor a vidé les comptes bancaires volontairement pour créer cette situation ».
Une affaire d’état réduit à une difficulté personnelle
« Je rappelle ceci non pas pour apitoyer qui que ce soit mais pour que les services diplomatiques français ne s’abritent pas derrière les difficultés « personnelles d’un français », comme cela m’a été dit par la Consule mais bien que c’est le fait d’un système étatique féodal qui prive de liberté et de ses droits fondamentaux un ressortissant français ; il s’agit dune affaire d’état malgré les efforts et les mensonges du Quai d’Orsay pour faire croire le contraire. »
Point limite zéro
L’histoire de JPM n’est pas sans rappeler un film culte « Point limite zéro » : Travaillant pour une entreprise de voitures de Denver, Jimmy Kowalski se voit confier pour mission, le vendredi soir, de livrer une Dodge Challenger à San Francisco le lundi suivant. Kowalski prend aussitôt la route, et entame une course-poursuite à 250 à l’heure avec les forces de l’ordre. Traversant le Colorado, l’Utah et le Nevada, la folle échappée de Kowalski fait de lui le héros de toute la communauté hippie post-Woodstock. Le DJ noir Super Soul, qui écoute la fréquence de la Police, communique avec le conducteur par radio, lui permettant ainsi de ne pas craquer, et déjouer les forces de l’ordre.
Cette course poursuite évoque l’histoire de la lutte désespérée d’un homme pour conserver sa liberté le plus longtemps possible.
Jean-Pierre n’est pas ce conducteur sauvage, il n’a pas de voiture, il n’a que ses mots et sa volonté farouche de faire tout ce qu’un homme doit faire pour mériter ce nom. Il est détenu mais son esprit a brisé les chaines qui retiennent son corps à l’intérieur d’une prison. Est-ce le dernier homme libre du Qatar et peut-être même le dernier français libre présent dans ce pays ? Le soutien dans les jours à venir de chacun montrera si liberté fait encore partie de nos valeurs .
PS : Un homme politique vient de nous apporter son soutien, nous vous communiquerons prochainement la liste de ceux pour qui « liberté a encore un sens.
Bernard-Louis Laporan