Le roi du Maroc vient de retirer la grâce accordée au pédophile. Une décision qui fait suite à une expression de la « rue » ou de l’opinion publique. Au Qatar cette expression là n’existe pas. Elle est à construire même si elle peut être différente.
Maroc, une opinion publique qui se fait entendre ou une histoire d’un verre à moitié plein
La violence de la police à surpris plus d’un téléspectateur français mais quand on touche à l’image du Roi du Maroc les consignes sont claires « taper d’abord discuter ensuite. » Cette affaire aurait pu passer comme d’autres « discrètement ». Mais le sujet a ému la population et les médias. La pédophilie est condamnable et il existe une fâcheuse « image » qui associe ce pays à cet acte odieux.
Le cabinet du roi qui a commis l’erreur de ne pas avoir su estimer la portée de la décision essaie par médias interposés de se « refaire » une image. Au lieu d’admettre que l’erreur est humaine et que l’opinion publique marocaine est capable d’alerter le pouvoir, souvent dans souffrance, les responsables du cabinet du roi cherchent des manipulateurs partout.
Il est certain que des forces existent en France qui ont poussé à l’agitation, il suffisait de voir comment les « tweets » de quelques uns chauffaient pour voir qu’on poussait à la révolte. Des suites possibles de l’élection de Dalil Boubakeur entre autres mais cela est insignifiant devant la réalité du problème.
Ce que je retiens c’est un verre à moitié plein et non à moitié vide. Avant tout c’est une certaine sagesse du roi du Maroc qui reconnait avec des arguties, l’erreur, mais surtout une opinion publique marocaine capable de se faire entendre et de faire corriger le tir. Mais une affaire même moins grave pourrait-elle pouvoir s’exprimer publiquement dans un pays comme le Qatar ?
La seule opinion publique au Qatar ce sont les médias.
Si demain une erreur était commise par le pouvoir en place qui pourrait alerter ce pouvoir ? A ce jour, à part les medias locaux dans les limites qui sont les leurs, personne ne rempli ce rôle. On me répond, lorsque j’interroge sur ce sujet « mais nous sommes en monarchie absolue » c’est l’émir qui à le pouvoir de la décision…. Oui mais comme on vient de le voir au Maroc même un roi peut se tromper l’erreur est humaine !
L’émir a de nombreux conseillers, un conseil de famille, des ministres qui en privé sont capables de lui parler, certes, mais on est en vase clos et quelques fois on ne voit pas certaines évidences. Le nouvel émir doit tout entreprendre pour construire cette expression « publique » propre au Qatar. C’est dans l’intérêt de la nation, ce pays ne peut pas être géré uniquement comme une entreprise des années 50. Dire partout que l’émir a été préparé pendant 10 ans à cette tache ne lui donne pas instantanément l’assurance de ne pas commettre d’erreurs.
Il est urgent de réactiver les élections législatives, le fait de les avoir repoussées montre l’incroyable impréparation de cette succession. Il est urgent de libérer le poète et de libérer la parole pour qu’on entende s’exprimer « la voix du Qatar ».
Comment peut-on imaginer un futur à ce pays si modestement, par petits gestes continuels on ne libère pas la parole. Puisqu’on annonçait avec cet émir des idées nouvelles au bout de six semaines tout le monde attend le début du premier geste politique.