L’eau va engloutir de plus en plus de revenus dans les années à venir. Il faut déjà protéger les ressources existantes.La bataille de l’eau doit faire partie des objectifs importants que le nouvel Emir doit mener à son terme. Après le choc générationnel, l’Emir Tamim doit produire un choc écologique et technologique.
Il y a des batailles plus nobles que d’apparence
Le Qatar n’a pas de rivières ni de lacs ; l’eau souterraine est la seule ressource d’eau douce disponible pour les besoins humains et agricoles du pays. La pluviométrie n’excède pas 75,2 mm par an. Avec la croissance rapide de la population et de l’urbanisation, l’utilisation de l’eau dessalée a été multipliée par 3.5 depuis 1995, atteignant prés de 380 millions de mètres cubes en 2011.
Historiquement, les pays du golfe ont été les premiers à utiliser le dessalement et sont actuellement les plus gros producteurs d’eau dessalée dans le monde.. Mais si la bataille de l’eau n’est pas menée plus hardiment il faut s’attendre à des situations dramatiques.
Les cinq priorités
Un réseau de canalisations à maintenir et à remodeler car il engendre le double de la perte habituelle, 33 % au lieu de 16 % en moyenne dans les normes internationales (NI).
Une consommation à contrôler et stopper d’urgence, par habitant et par an elle est de 430 au lieu de 260 mètres cube (NI).
Une nappe phréatique en appauvrissement galopante qui n’arrive pas à se reconstituer et qui sera à terme comme en Arabie Saoudite, non consommable.
Une salinité de 40 à 70 g/l, ce qui engendre un coût supplémentaire pour la dessaler. Il n’y a que la mer Morte qui est plus salée.
Une double pollution, en premier lieu pour produire l’eau et en deuxième lieu par les rejets de saumure des usines de dessalement qui posent des problèmes pour la protection de l’environnement.
La sécurité alimentaire passe par une maitrise de l’eau
En 2008 le gouvernement a établi le Programme National de Sécurité Alimentaire du Qatar (QNFSP) pour atteindre l’autosuffisance et ainsi diminuer la dépendance du pays envers les importations alimentaires. Ceci engendrera encore plus d’usines de dessalements spécifiques. Après le choc générationnel, l’Emir Tamim doit s’assurer qu’il y aura bien un choc technologique et écologique. Il devra sur ce sujet plus que d’autres ne pas hésiter à communiquer avec la jeunesse du monde entier car c’est un sujet qui préoccupe les jeunes générations au niveau mondial.
Les prochains articles aborderont les spécificités des usines de désalinisation au Qatar, la problématique des eaux usées et quelques pistes nouvelles sur la bataille de l’eau.