Des changements sont en route tout autour du Qatar qui vont peser sur les choix du nouvel Emir Tamim. En interne ça ne tangue pas « apparemment ».
L’échec de Morsi est à méditer.
Les frères musulmans ont depuis longtemps préparé le moment où ils prendraient le pouvoir dans un ou plusieurs pays de la zone MENA (Moyen Orient et Nord Afrique). Cette réflexion des frères musulmans a pourtant négligé une partie importante. Comment en moins de 18 mois montrer aux citoyens qu’il y a une autre formule économique « révolutionnaire » permettant de produire des richesses et de les partager différemment entre les catégories sociales du pays. C’est cette fameuse voie économique entre le capitalisme et le collectivisme. Les frères musulmans ont fait leur aggiornamento religieux « l’islam peut diriger un pays à la mode des grandes puissances économiques mondiales », on peut selon eux lire le Coran en l’adaptant au monde moderne. Ce qui se passe en Egypte est un échec cuisant et ce qui va se passer en Tunisie le sera tout autant si dans les jours à venir, les dirigeants actuels liés aux frères musulmans ne donnent pas « le signal » du changement économique. Les frères musulmans ont privilégié la partie religion et prise de pouvoir, et « oublié » les citoyens.
Pour le Qatar c’est un échec de la politique de l’émir Hamad qui a injecté plus de 20 milliards dans les deux pays dont il ne verra sans doute pas la couleur avant longtemps. Mais fidèle à ses « amis » les frères musulmans, il leur aura donné la chance de réussir leur pari. Ces plus de 20 milliards auraient permis d’améliorer la vie des citoyens expatriés qui vivent au Qatar. L’émir Hamad était un peu loin du quotidien, il était à la recherche d’un grand destin !
En interne ça ne tangue pas « apparemment ».
Chaque fois qu’un nouveau dirigeant prend les rênes d’un pays il vit une période de grâce. Il est fort à parier que celle de l’Emir Tamim sera de courte durée. L’éviction de HBJ, même si celui-ci laisse un de ses hommes clé à la direction est un « signal clair », le nouvel Emir veut tout prendre en main avec son équipe. Il ne doit rien à personne, il y a eu « reset sur tout » même s’il dit le contraire en insistant sur la continuité des engagements. Nous le verrons dans les jours et semaines à venir. Comme tout bon dirigeant de 33 ans il a une ambition folle et une « sensation » d’être le « tout puissant ». Sa mère et son père arriveront-ils à le raisonner, ce n’est pas certain.
Ce qui compte c’est de renforcer les bases de son édifice, personne ne lui reprochera son ambition si le partage des richesses se fait plus équitablement avec la population des expatriés qui vivent sur son sol. Il devra en outre commencer le « chantier » de la séparation de revenus de l’état et de la famille régnante. La confusion actuelle, le manque de partage avec les forces vives du pays fussent-elles « expatriées » et les aventures étrangères récentes sont des foyers d’explosions sociales imprévisibles. Comme disait un auteur de cinéma « jusqu’ici tout va bien ».