Un prof de chimie Népalais se retrouve en prison suite à des accusations de trois ados pour avoir insulté l’Islam. Pour ses amis Népalais enseignants au Qatar c’est la stupeur. Ses amis au Népal n’y croient pas.
Les élèves ont-ils toujours raison au Qatar ?
il y a quelques jours un prof de chimie discutait avec trois élèves pour comprendre pourquoi ils ricanaient. Les ados (12 ans) n’appréciant pas les propos du prof, se moquèrent de lui en lui disant qu’il avait une tète de Jackie Chan. Le lendemain un de ces élèves, à l’heure du déjeuner, dans la file d’attente, mis une main sur l’épaule du prof et un doigt dans son nez, faisant rire ses copains. Le prof se rebiffe et ne se laisse pas faire. Les trois élèves reculent mais vont porter plainte pour insulte à l’Islam car le prof aurait dit « que tous les musulmans étaient des terroristes ». L’académie demande au prof de rentrer à son domicile, mais la police ne lui en laisse même pas le temps, en comparution immédiate après la plainte des trois élèves, il est mis en prison provisoirement. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à sept ans de prison, selon Doha News.
A Doha dans le milieu Népalais de l’enseignement c’est la stupeur.
Deux de ses amis qui connaissent très bien Dorje Gurung, pensent que tout cela est faux. C’est un prof estimé qui a enseigné la chimie à des élèves de collège et de lycée aux Etats-Unis, la Grande-Bretagne et en Australie, un prof sans histoire. L’ambassadeur du Népal essaie de le rencontrer car pour l’instant sa situation financière ne lui permet pas d’avoir un avocat et donc on craint une condamnation. Les amis de Gurung craignent qu’il n’ait pas un procès équitable. Le tribunal devrait s’appuyer sur les plaintes des élèves de l’Académie, alors la parole d’un prof Népalais ne fait pas le poids, disent-ils.
Au Népal ses amis n’y croient pas
Au Népal, ou Gurung est bien connu pour avoir fait ses études à la prestigieuse école de St. Xavier et où il a remporté des bourses pour étudier en Italie aux USA, ses amis pensent que les paroles de Gurung ont été sortis de leur contexte. «En raison de son éducation, ses voyages et les étudiants du monde à qu’il a enseigné, on peut dire qu’il est une des personnes les plus cosmopolites, à l’esprit ouvert et équitable ». Un de ses amis Ashutosh Tiwari, dit « Gurung est une personne douce qui n’aime rien plus que d’enseigner la chimie à des élèves et de les amener à s’intéresser aux sciences. »
Alors qui a raison dans cette affaire ?
L’académie ne veut pas commenter, elle indique simplement les faits et attend une décision de la justice. M. Gurung nie les faits. Les élèves, de 12 ans, maintiennent leurs plaintes. Beaucoup d’enseignants sont très nerveux au sujet de leurs propres emplois, ils ont peur de réprimander. Régulièrement un enseignant est viré pour des raisons obscures, cela ne peut pas durer. A la lecture des nombreux commentaires de l’article de Doha News on constate que l’affaire est plus complexe, il existe des incompréhensions de langage et de culture entre prof et élèves. Ce qui est certain une sanction de ce prof sur la simple parole d’un ou de quelques ados serait contreproductive. M. Gurung avait envisagé de partir du Qatar, finalement ceci serait la meilleure solution pour tous.
Voilà une affaire à suivre, les enseignants doivent être respectueux envers les élèves mais ceux –ci doivent l’être envers leurs profs, ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons parvenir à une société de la connaissance à laquelle aspirent les autorités Qatariennes.