Le départ de l’histoire
En décidant d’organiser une grande exposition sur l’histoire des Jeux olympiques de l’Antiquité à nos jours, le Qatar entendait promouvoir sa candidature à l’édition de 2024, et établir un « pont de l’amitié » avec la Grèce, selon les termes du secrétaire d’Etat à la culture grec, Costas Tzavaras.
Mais le refus de l’émirat d’exposer des statues représentant des jeunes hommes nus, comme l’étaient les athlètes olympiques de l’Antiquité, a quelque peu brouillé le message.
Une organisation de l’expo qui laisse à désirer.
Confondre vitesse et précipitation engendre ce type d’événement. Un loupé de plus, car si la personne qui a organisé cette expo avait vérifié les œuvres, elle aurait pu dés le départ sélectionner les statues, cela aurait évité cette situation qui donne une image désastreuse du Qatar en matière d’art. Voici une statue que l’on voit dans nos musées européens.
Faire du Qatar un hub des arts au niveau international, c’est mal parti.
Dans un de mes récents posts, j’évoquais le rôle et les ambitions de la Cheikha Mayassa : « Moins de 30 ans et une énergie incroyable pour montrer au monde que le Qatar veut être un des passages obligatoires des Arts. » « Elle ne fait pas les choses à moitié, même si elle a des moyens considérables, il y a tant à faire. »
Nous ne savons pas ce que pense la princesse de tout cela, mais en tout cas encore quelques mauvais choix et sa mission deviendra impossible et Doha ne sera pas « le » hub des arts. Ce que nous savons par contre, c’est qu’il existe des forces au Qatar que la princesse devra affronter, on ne peut pas vouloir jouer à l’international et se laisser imposer l’élimination d’une partie de l’exposition.
Dans la rubrique – si j’étais le boss – j’aurais soutenu ma fille.
L’Emir du Qatar aurait dû soutenir sa fille la Cheikha Mayassa et faire en sorte que cette expo se fasse dans son intégralité. Cela aurait été un acte politiquement fort et un cap pour l’avenir. Cheikha Mayassa aurait eu le soutien de 80 % de la planète si elle avait mené ce combat. Cela aurait été une suite logique de l’immense travail que l’Emir a accompli sur le rôle de la femme au Qatar, même s’il reste à faire et que rien n’est acquis. L’art n’est pas un sujet anodin, lorsqu’on dit et on écrit de partout que le Qatar veut aller vers une société de la connaissance, ici on démontre le contraire. Et Doha l’éclatante perle du Qatar, hub de la culture, se ternit.
Si le Qatar comme il l’a fait pour le sport veut réussir à être incontournable en matière culturel, il va falloir des actes forts.